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Chapitre 5 : Sakura et la maison de campagne

Départ en week end

A l’arrière de la voiture de Tomoyo, Sakura était pensive, Azusa venant de s’endormir, elle pouvait enfin avoir un moment de calme. Elle pensait à son arrière-grand-père Masaki Amamiya. Coïncidence, c’était aussi l’arrière-grand-père de Tomoyo. En effet, Sonomi, la mère de Tomoyo, était la cousine de Nadeshiko, la mère de Sakura, et Monsieur Amamiya était leur grand-père commun. Ca avait été une surprise pour Sakura et Tomoyo quand elles l’avaient appris. Elles qui étaient meilleures amies en primaire, elles avaient découvert qu’elles étaient aussi cousines éloignées.

Du fait qu’ils étaient professeur et élève, la relation entre Fujitaka et Nadeshiko avait été compliquée. La famille de Nadeshiko n’avait jamais vraiment accepté cette relation, et à la mort de cette dernière, alors que Sakura n’avait que 3 ans, les liens familiaux avaient été rompus. Pour Sonomi, Fujitaka était le responsable de la mort de sa cousine et meilleure amie. Il lui avait volé Nadeshiko, et maintenant elle était morte. Evidemment, il n’y était pour rien, et au fond Sonomi le savait, mais ayant du mal à accepter leur relation, elle aurait trouvé toutes les excuses de la terre pour le détester davantage.

Mais quand Sakura et Tomoyo s’étaient rencontrées et étaient devenues meilleures amies, les liens s’étaient reconstruits. Fujitaka et Sonomi avaient recommencé à parler et mis de côté leurs différends. Sakura et Tomoyo avaient aussi pu rencontrer leur arrière-grand-père grâce à ça, Masaki Amamiya. C’était un vieux monsieur très gentil, qui ne voulait que le bien pour sa famille. Lui aussi s’était opposé à relation entre Fujitaka et sa petite fille. Mais après avoir rencontré Sakura, après avoir vu le bonheur en elle, à l’attention et l’amour que lui porte son père, il ne pouvait que se rendre à l’évidence. Cette famille qu’elle avait construite était la meilleure chose qu’il aurait pu souhaiter pour Nadeshiko.

Sakura avait pu lui rendre visite plusieurs fois, en allant le voir dans sa maison de campagne, là où ils se rendaient justement aujourd’hui. Malheureusement, elle n’aurait pas la chance de le voir cette fois-ci. En effet, Monsieur Amamiya était mort il y a quelques années, lorsque Sakura vivait en France. Elle aurait aimé lui présenter Azusa, mais ça n’avait pas été possible.

Elle ne savait pas trop à qui appartenait sa maison maintenant, mais il avait souhaité que les membres de sa famille puissent en profiter à leur guise. C’est pourquoi ils allaient passer ce week-end dans sa maison de campagne. Tomoyo, Sonomi, Sakura et Azusa étaient dans une première voiture, Toya, Kaho et Fujitaka étaient dans une autre. Le printemps battait son plein, le temps était magnifique, le week-end s’annonçait bien.

Le défi

Lorsqu’ils arrivèrent à destination, la voiture de Fujitaka était déjà sur place et ils étaient en train de sortir leurs affaires du coffre. C’était une grande maison. Pas d’inquiétude à avoir, il y aurait suffisamment de place pour tout le monde ! Mais la taille de la maison n’était pas la plus notable, elle était entourée d’un vaste terrain où il faisait bon se promener et profiter du beau temps, mais aussi d’un court de tennis et d’une piscine. A l’origine la piscine n’était pas là, mais c’est Sonomi qui avait insisté pour en faire installer une. Sakura avait tout prévu, elle avait pris son maillot de bain, et des raquettes de tennis. En tant que compétitrice dans l’âme, elle comptait bien cette fois-ci écraser Toya. La victoire seule ne comptait pas, elle voulait le battre à plate couture, lui montrer que même avec 20 centimètres de moins que lui, c’est elle qui restait la plus forte. Son honneur était en jeu, après tout, elle était maintenant professeure de sport, elle devait donner le meilleur d’elle-même.

La voiture arrêtée, elle bondit en dehors pour ouvrir le coffre à l’intérieur duquel elle prit deux raquettes, puis se dirigea vers Toya d’un pas décidé en lui en tendant une.

– Tu es sûre de vouloir commencer ce week-end par une défaite Sakura ?

– Grrr, je ne perdrais pas.

– Si tu tiens vraiment à ne pas perdre, il vaut mieux éviter de jouer dans ce cas.

– Je vais t’écraser.

– Tu parles toujours du tennis ?

– Tu n’as toujours pas répondu à ma question, tu veux jouer ?

– Pourquoi tu réponds à ma question par une autre question ?

– Pourquoi tu te défiles encore ?

– Euh… Les enfants, intervint Fujitaka, vous jouerez plus tard, ce n’est pas vraiment le bon moment, continuons à sortir les affaires des voitures, et installons-nous dans la maison, vous verrez ensuite ce que vous faites pour votre partie de tennis.

– D’accord, répondit Sakura en se dirigeant vers la maison.

– Sakura, l’interrompit son père, tu es sûre de n’oublier personne ?

– Mince, Azusa, répondit-elle en faisant demi-tour. J’étais tellement en mode compétition que j’ai failli l’oublier.

– L’oublier à la maison ? continua Toya.

– Mais non idiot, dans la voiture.

– Tête en l’air.

– Gros nul.

– Mè… commença Toya.

Il ne finit pas sa phrase. Il allait dire « Mère indigne », puis se ravisa. Il aimait bien embêter sa petite sœur, mais il ne voulait pas la blesser. Dire, même pour rire, que Sakura était une mère indigne alors qu’elle avait élevé sa fille seule pendant cinq ans, c’était trop, et ça dépassait les simples taquineries.

Kaho, juste à côté de lui, passa la main dans son dos. Son expression faciale montrait qu’elle avait compris ce que Toya allait dire, et pourquoi il s’était arrêté net.

Tomoyo qui avait assisté à toute la scène souriait en pensant qu’ils étaient « vraiment mignons tous les deux à se chamailler comme ça ». Elle aimait bien être avec Toya et Sakura. Comme ils se ressemblaient beaucoup, c’était un peu comme si elle était en compagnie de deux Sakura. Le bonheur.

Sakura prit sa fille dans ses bras « Désolée Azusa, c’est tonton Toya qui fait exprès de m’embêter ». Elle aussi savait au fond d’elle que Toya n’était pas méchant et qu’il faisait ça pour la taquiner. Elle le lui rendait bien ! Mais la compétition était plus forte que tout. Tout en gardant Azusa dans ses bras, elle prit sa valise, remit les raquettes dans un sac qu’elle portait en bandoulière, et avança vers l’entrée de la maison. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle était chargée. Elle n’entendit même pas Tomoyo qui lui avait proposé de l’aider.

En passant devant Toya, elle lui lança un « Tu ne perds rien pour attendre, prépare-toi bien ».

Une heure plus tard, tout le monde était installé. Sakura avait choisi une chambre au premier étage, juste à côté de celles d’Azusa et de Tomoyo. Elle donnait sur une grande terrasse, partagée entre les trois chambres. Les filles étaient installées à une table de jardin sur la terrasse, c’était l’endroit idéal pour prendre un petit déjeuner de bon matin. Mais pour l’heure, Tomoyo et Sakura étaient en train de discuter des dernières semaines d’écoles, pendant qu’Azusa dessinait.

– Sakura, tu ne m’as toujours pas dit ce que tu pensais de Kensuke.

– Finalement il est sympa. Ce n’était pas gagné, on était parti d’un mauvais pied tous les deux, je l’avais trouvé un peu intrusif au début, mais il s’est bien rattrapé. La semaine d’après mon arrivée, il est venu me voir, tout penaud, pour s’excuser de m’avoir posé des questions indiscrètes. On mange régulièrement ensemble le midi, même quand tu n’es pas là. Il habite juste à côté de l’école, c’est très pratique pour lui. Son boulot de surveillant lui permet de gagner un peu d’argent pendant qu’il finit ses études d’ingénieur en informatique.

– Sakura, Sakura, Sakura… Que des banalités. Je sais déjà tout ça, je le connais depuis plus longtemps que toi. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir ce que tu en penses vraiment. Est-ce qu’il te plait ? ajouta-t-elle après une petite pause, voyant que Sakura n’avait pas compris.

– Tu essayes de me caser avec lui, Tomoyo ? Abandonne, ce n’est pas mon style. De toute manière, je n’ai pas de style, mais si j’en avais un, ça ne serait pas lui. Et en ce moment, j’ai d’autres préoccupations, si tu vois ce que je veux dire.

– C’est dommage quand même. En tout cas, toi tu lui plais. Il ne me l’a pas dit, mais ça se voit.

– Je ne comprends pas pourquoi tu essayes de me trouver quelqu’un alors que…

– Alors que quoi ?

– Alors que tu es amoureuse de ma maman, répondit machinalement Azusa.

– Mais… pourquoi tu dis ça ? lui demanda Sakura encore surprise de sa réponse.

– C’est la maman de Tomoyo qui me l’a dit. Elle m’a dit que Tomoyo est amoureuse de toi, mais que tu ne l’aimes pas de la même manière. C’est dommage, moi j’aimerais bien avoir deux mamans, et Tomoyo est toujours très gentille avec moi, ajouta-t-elle en lui souriant. Elle m’a dit aussi qu’elle était très jalouse quand papy s’est marié avec ta maman, parce qu’elle l’aimait très fort aussi. Elle m’a dit qu’elle était aussi jolie que toi. J’aurais bien aimé connaitre ma grand-mère.

Sakura ne savait quoi répondre. Elle était à la fois gênée qu’Azusa sache tout ça, et émue par ce qu’elle venait de dire sur Nadeshiko. Depuis la mort de sa femme, Fujitaka avait élevé Sakura et Toya tout seul, ils avaient trois et dix ans à cette époque. Même si sa mère était continuellement dans son cœur, elle avait été élevée par un seul parent, et tout s’était très bien passé malgré son absence. Elle ne s’était jamais posé la question de savoir comment Azusa vivait le fait de n’avoir qu’une maman, si elle accepterait que quelqu’un d’autre partage leur vie, si elle voulait un papa, ou une deuxième maman.

Tomoyo vint alors à sa rescousse :

– Tu sais Azusa, même si ta maman ne m’aime pas de la même manière ce n’est pas grave. Je ne souhaite que son bonheur. Et je sais qu’elle est heureuse, parce que tu es là, et parce qu’elle est entourée de ses amis et sa famille, et parce que même si sa maman n’est plus là, elle est toujours dans son cœur. Je pense que je ne serai jamais ta maman, mais je serai quand même là pour toi, pour vous.

– Merci Tomoyo, répondit Sakura en lui prenant la main. Moi aussi j’aurais aimé que tu connaisses ta grand-mère Azusa.

Préparation du match

Alors qu’elles finissaient de discuter, elles entendirent Toya qui était dans le jardin.

– Sakura, tu peux venir m’aider s’il te plait ? Si tu veux toujours faire un match de tennis, il va falloir désherber, c’est la jungle ce terrain.

Sakura réagit au quart de tour, elle rentra dans sa chambre en vitesse, prit son sac de tennis, descendit les marches deux à deux et se précipita dans le jardin. Suivi quelques minutes plus tard par Tomoyo et Azusa qui venaient à un rythme plus tranquille.

Surprise en arrivant devant le terrain de tennis, Toya n’avait pas menti.

– Woé, mais… que s’est-il passé ici ? T’as raison c’est vraiment la jungle.

– Probablement que notre arrière-grand-père ne jouait plus au tennis depuis longtemps.

– C’est vrai. On avait fait un match ensemble, mais c’était il y a longtemps. On fait quoi ?

– On arrache les mauvaises herbes, on nettoie le terrain et on joue, lui répondit-il en lui tendant des gants et un sécateur. Ne t’inquiète pas, tout le monde va s’y mettre.

Effectivement, leur père et Sonomi étaient déjà sur le terrain en train d’arracher les mauvaises herbes qui avaient envahi le terrain. Par endroit, des touffes sortaient du sol, le filet avait fusionné avec des lianes, les bancs étaient recouverts de mousse, et sur certains endroits du grillage entourant le terrain, les mauvaises herbes montaient tellement haut que Sakura ne savait pas comment elle pourrait les enlever. Elle était trop petite pour ça !

Au bout de deux heures et demie, dont une heure pour manger, avec la participation de tous, ils avaient fait le plus gros, le match allait bientôt pouvoir commencer.

– Alors Sakura, toujours prête ? lui demanda son frère amusé.

– J’étais prête avant toi. Mais je te connais, tu risquerais de tricher, il nous faut un arbitre.

– Je suis bien d’accord, un arbitre pour certifier ta défaite.

– Moi ! Moi ! Moi ! criait Tomoyo en sautillant à côté d’eux.

– OK, Tomoyo sera notre arbitre.

– Pas question, la coupa Toya. Ta meilleure amie qui arbitre un match où tu joues ? Ca ne me semble pas très réglementaire.

– Douterais-tu de mon intégrité Toya ?

– Pas du tout, je doute de ton objectivité. Inconsciemment tu favoriseras Sakura. Demandons plutôt à papa, il sera impartial. Ca te va, Sakura ?

– Ca me va. Il connait les règles et on sait qu’il ne favorisera aucun de nous deux. Mais il nous faut des juges de ligne et des ramasseurs de balles.

– Pas de problème, intervint alors Sonomi. Tout à l’heure, j’ai appelé mes assistantes, j’avais tout anticipé, elles seront là d’ici onze minutes.

– Eh bien, merci… répondit simplement Sakura.

Et effectivement, très exactement onze minutes plus tard, ce n’est pas moins de trois voitures qui arrivèrent devant la maison, desquelles sortirent douze jeunes femmes, toutes habillées de la même manière. Pas en noir comme à l’accoutumée, mais en blanc. La journée promettant d’être ensoleillée, elles avaient préféré un uniforme plus clair. L’une d’elles se dirigea vers Tomoyo pour lui murmurer quelque chose à l’oreille, après quoi elle la suivit en direction de la voiture.

Quelques minutes plus tard, elle était de retour.

– Sakura, Toya, j’ai vos uniformes, dit-elle en tenant deux housses de protège-vêtements. Venez vous changer à l’intérieur.

– Tomoyo… Ce n’était vraiment pas obligé, lui répondit Sakura.

Kaho et Fujitaka, qui étaient côte à côte avec Azusa, discutaient entre eux « Elle a vraiment pensé à tout ».

Ne voulant pas froisser Tomoyo, Sakura et Toya la suivirent dans la maison.

Cinq minutes plus tard, Toya fut le premier à revenir. Il portait un polo vert clair avec un col blanc, derrière lequel était écrit son prénom. Un short blanc classique avec des rayures vertes. Ses baskets étaient vertes elles aussi, assorties de chaussettes blanches.

Sakura fut un peu plus longue à se préparer, mais une dizaine de minutes plus tard, elle était de retour. Elle portait une jupe plissée courte, typique de l’uniforme féminin de tennis, avec un polo à manche courte. La jupe était blanche, avec un liseré rose sur les bords. Des fleurs de cerisier ornaient le côté droit de la jupe. Le polo était blanc, et possédait lui aussi un liseré rose sur le bord des manches ainsi que sur le col. Les fleurs de cerisier étaient à nouveau présentes sur le polo, réparties sur la manche droite, ainsi que sur le côté gauche, là où on trouve habituellement le logo de la marque. A l’arrière était écrit en gros « Sakura », formée de plein de petites étoiles qui brillaient. Pour finir, elle avait des bas roses qui arrivaient justes au-dessus du genou, ainsi qu’une paire de baskets blanches. Tomoyo lui avait attaché ses longs cheveux en chignon pour qu’elle ne soit pas dérangée pendant le match.

En la voyant arriver, Azusa s’avança vers elle pour lui dire « tu es trop belle maman ».

Toya était en train de faire quelques étirements, Sonomi et Kaho étaient assises sur un banc à côté du terrain et discutaient de l’efficacité de la famille Daidouji, Fujitaka était déjà installé sur sa chaise d’arbitre, avec une assistante à côté de lui qui tenait une ombrelle pour éviter qu’il ne prenne un coup de soleil. Deux autres revenaient de la maison chacune portant un plateau sur lequel étaient posés des verres, des carafes de citronnade faite maison, ainsi que divers jus de fruits frais. Les autres assistantes étaient déjà réparties tout autour du terrain, prêtes à jouer leur rôle de juges de ligne ou de ramasseuses de balles. Mais ce qui marqua le plus Sakura, c’étaient les caméras installées un peu partout, à des endroits stratégiques, comme dans les grands tournois.

– Ah, parfait, je vois que vous avez tout installé ! dit Tomoyo qui venait elle aussi de revenir de la maison. Je tenais absolument à filmer cette rencontre sous tous les angles, une fois rentrée, je ferai un montage pour prendre les meilleurs plans à chacune des actions.

– Puisque tout le monde est là, je vous laisse quelques balles d’échauffement, les enfants, et ensuite je vais pouvoir lancer le match. Que tout le monde sorte du terrain, prenez place sur les bancs. Le match se jouera en deux sets gagnants, sans tie-break dans la dernière manche.

Tomoyo était très satisfaite, tout s’était déroulé suivant son plan, et en plus Fujitaka semblait prendre son rôle très au sérieux. « L’après-midi va être passionnant », pensa-t-elle.

Coup d’envoi

Après quelques minutes d’échanges, Fujitaka lança le début du match. Ayant gagné au pile ou face, c’est Sakura qui commençait à servir. Elle ne perdait pas de temps, ace dès le premier service. Toya ne s’attendait pas à ce qu’elle sorte le grand jeu dès le début.

– 15-0, annonça Fujitaka.

Sakura avait la rage de vaincre, elle remporta le premier jeu sans que Toya ne mette un point. Azusa était excitée de voir sa mère remporter les échanges, même si à son âge elle ne connaissait pas vraiment les règles du tennis.

C’était à Toya de servir pour le deuxième jeu. Il rendit la monnaie de sa pièce, ace aussi dès son premier service. Malheureusement pour lui Sakura ne se laissa pas faire sur les points suivants.

– 30-40, balle de break.

Sakura renvoya sans problème le service de son frère. A l’échange suivant, elle le prit à contre-pied et remporta le second jeu.

– Je t’avais bien dit Toya, je vais gagner.

– Tu connais le lièvre et la tortue Sakura ? Rien ne sert de courir, il faut partir à point.

– Moi je connais un autre proverbe, la meilleure défense c’est l’attaque. Choisis la défense que tu veux pratiquer.

Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que Tomoyo avait caché des micros dans le col de leur polo, elle pouvait ainsi enregistrer distinctement tout ce qu’ils disaient. Ce défi que venait de lancer Sakura à son frère avait été enregistré et figurerait très probablement dans les meilleurs moments de la rencontre.

Toujours est-il que Toya prit ce défi au pied de la lettre. Malgré un premier point perdu, il remporta le troisième jeu, et Sakura fit un jeu blanc lors du quatrième. Ils étaient maintenant à deux jeux partout.

– Ma défense te convient, Sakura ?

Sans lui répondre, elle revint sur la ligne de fond de court, prêt à servir. Tomoyo n’avait pas installé de machines permettant de calculer la vitesse des balles, mais Sakura venait probablement de battre son record de vitesse. « FAUTE » annonça une des juges de ligne. Même avec un service moins rapide, la balle était à nouveau en faute. Elle restait calme, mais semblait avoir été déstabilisée par la dernière remarque de Toya. Malgré un jeu plus serré, il remporta son troisième jeu à la suite. Le score était désormais 2-3 en faveur de Toya et c’était à nouveau à lui de servir.

Sakura se reconcentrait peu à peu, des points étaient marqués par les deux joueurs, puis, arrivé à 40A, l’avantage passait tantôt du côté de Toya, et tantôt du côté de Sakura. C’est finalement lui qui remporta ce long jeu pour mener 2-4.

Le septième jeu allait commencer, et c’était à Sakura de servir. Elle se remémora les moments passés avec son arrière-grand-père dans cette maison, les matchs de tennis qu’ils avaient joué, et les conseils qu’il avait pu lui donner. Mais Toya était très fort, elle n’était pas sûre de gagner. Il venait de faire une remontée fulgurante en marquant quatre jeux à la suite, qui lui donnait maintenant un avantage de deux points sur sa sœur. Ces quatre jeux à la suite, c’est justement sur ça que Sakura comptait. Il avait probablement dépensé beaucoup d’énergie pour effectuer cette prouesse. Si elle jouait intelligemment, elle pouvait remonter. Effectivement, Toya commençait à fatiguer. Et dès qu’elle en avait l’occasion, elle renvoyait la balle à l’opposé pour le faire courir. En gagnant les deux jeux suivants, elle égalisa à 4-4.

Il gagna le suivant, reprenant ainsi l’avantage. Encore un jeu, et il remporterait la première manche.

– Le score est de 4-5, Toya sert pour le set.

– Vas-y Sakura, tu peux remonter, lui criait Tomoyo depuis le banc.

Si elle voulait gagner le match, il fallait qu’elle gagne trois jeux à la suite. C’était possible, mais c’était beaucoup trop d’effort à ce niveau du match. Elle se contenta alors de renvoyer les balles sans trop de conviction et d’énergie.

– Balle de set.

A nouveau, ace. Toya gagna le premier jeu sans grande surprise, 4-6.

– Pause. Le match reprendra dans 10 minutes, annonça Fujitaka.

Assise sur son banc, Sakura fut rejointe par Tomoyo et Azusa.

– Bravo maman, même si tu n’as pas gagné, tu as quand même bien joué.

– Toya est très fort, mais tout n’est pas perdu, tu peux remporter le second set, et un dernier vous départagera.

– C’est vrai que je ne m’attendais pas à ce qu’il soit si fort, répondit Sakura. Mais ne vous inquiétez pas, il me reste des réserves. Il avait raison, je me suis trop donné au début du match, résultat, à la fin j’étais fatiguée. J’ai préféré le laisser gagner le dernier jeu pour garder mes forces sur la deuxième manche. Cette fois je ne perdrai pas.

Une des assistantes de Sonomi passait pour leur proposer à boire.

– Vous avez la boisson vitaminée que j’avais demandée pour Sakura ?

– Oui Mlle Daidouji, la voici, répondit-elle en lui tendant une bouteille.

– Merci beaucoup. Tiens Sakura, c’est pour toi, ça va te redonner des forces.

Sakura but la boisson que lui avait donnée Tomoyo et remercia l’assistante.

– Est-ce que vous pouvez en donner une à mon frère s’il vous plait ? Il doit en avoir besoin aussi.

– D’accord, je vais lui en donner une.

– Ah ma petite Sakura, quelle grandeur d’âme, tellement mignonne, tellement généreuse ! J’ai confiance en toi, tu ne peux pas perdre !

Après cette petite pause et ces encouragements, Sakura était prête et plus déterminée que jamais. Elle ne referait pas deux fois la même erreur, et garderait des forces pour la fin.

– Le match va reprendre, veuillez regagner vos côtés respectifs. C’est à Sakura de servir.

Second set

Cette fois-ci, le début du set fut plus calme. Sakura avait bien compris qu’elle devait garder son énergie pour les moments plus critiques, et Toya aussi. Mais ce moment se faisait de plus en plus proche. Après un certain temps, le score était maintenant de 4-4, et aucun des deux n’avait voulu lancer les hostilités et prendre l’avantage. Ces huit jeux avaient été plutôt ennuyants, à tel point qu’Azusa s’était endormie, la tête sur les genoux de Tomoyo.

En ce début de neuvième jeu, c’était à Sakura de servir, et c’était l’heure pour elle de passer à l’attaque. Ace. Toya, surpris, ne toucha pas la balle.

– Tu te réveilles enfin Sakura, on peut passer aux choses sérieuses.

Toya était lui aussi prêt à en découdre. Malgré le réveil de Sakura, c’est lui qui remporta le jeu. La situation était désormais la même que pendant la première manche. A la différence près que Sakura s’étant économisée, elle avait encore de la ressource.

– Le score est de 4-5, Toya sert pour le match.

– Vas-y Sakura, rien n’est perdu, tu peux revenir au score ! cria Tomoyo depuis le banc.

– Vas-y maman, l’imita Azusa qui s’était réveillée.

Toya était lui aussi déterminé à gagner, il mit toute sa puissance dans ce nouveau service. Trop sûr de lui, il n’avait pas pensé que Sakura aurait pu renvoyer son tir. Ce qu’elle fit et qui lui permit de prendre le premier point.

– C’est tout ce que tu peux faire ? lui demanda Sakura. Je t’ai dit, je ne perdrai pas.

Elle savait que Toya donnerait tout, mais elle l’avait déjà vu remonter quatre jeux durant le premier set, elle savait comment il jouait, et elle savait s’adapter en conséquence.

– 0-30, annonça Fujitaka.

Sakura venait remporter le deuxième point et était en bonne voie pour égaliser. Cette confiance, cette détermination, ajoutées au gain de ces deux points, faisaient trembler Toya. En quelques mots et quelques points, elle avait réussi à le déstabiliser.

Sakura remporta le jeu, l’égalité dans le set était là, et l’égalité dans le match était à portée de main.

Le banc des spectateurs était en effervescence, mais force est de constater que Sakura avait la préférence. Etait-ce le manque de soutien qui jouait sur son moral, ou le match qui se prolongeait ? Toya n’arrivait plus à remonter la pente. C’est Sakura qui remporta les deux jeux suivants et le set.

– 7-5, Sakura remporte le second set. Prenez 10 minutes de pause.

Cela faisait 1h45 que le match était en cours, une pause de 10 minutes était la bienvenue, le match allait durer au moins 2h30. Sakura et Toya étaient très fatigués, les douleurs musculaires étaient de plus en plus prononcées. Ils étaient bons joueurs, mais ils n’étaient pas des pros. Jouer aussi longtemps à ce niveau demandait beaucoup d’efforts et d’énergie.

Comme après le premier set, Tomoyo et Azusa étaient allées à la rencontre de Sakura.

– C’était super maman, tu as écrasé tonton Toya.

– Merci ma chérie, j’ai essayé de faire le maximum.

– C’était vraiment très bien ma petite Sakura, tu vas bien ?

– Bof, je suis fatiguée, et j’ai un peu mal partout.

– Je m’en doutais, et j’ai tout prévu, répondit Tomoyo en levant la main.

Aussitôt, deux assistantes arrivèrent pour proposer un massage à Sakura. Le cou, les bras, les jambes, le dos, tout y passait. Sakura se sentait revivre.

– Et Toya ? demanda-t-elle.

– Voyons Sakura, quand je te dis que j’ai tout prévu, c’est que j’ai vraiment tout prévu. Je savais que tu demanderais la même chose. Elles s’occupent déjà de lui, je n’ai pas attendu que tu le demandes.

Effectivement, deux autres assistantes étaient en train de masser Toya. Sakura n’aurait pas pu accepter de gagner grâce à un traitement de faveur. Elle préférait perdre, plutôt que gagner en ayant bénéficié d’un quelconque avantage.

Sakura était tellement bien qu’elle ne vit pas le temps passer.

La dernière manche commence

– Mesdames et messieurs, le dernier set va bientôt commencer, vous pouvez retourner sur le banc des spectateurs. Les joueurs, veuillez reprendre vos places s’il vous plait. Le premier set a été gagné par Toya, sur un score de 4-6, le second par Sakura, en marquant 7-5. Cette dernière manche les départagera et sera sans aucun doute palpitante. Que le meilleur gagne !

Sur le banc de spectateurs, les discussions allaient bon train.

– Fujitaka prend vraiment son rôle au sérieux, il est survolté ! rigolait Sonomi.

– J’en étais sûre, voir ses enfants se donner comme ça, doit lui aussi le motiver, répondit Tomoyo.

– Je ne savais pas qu’il pouvait être comme ça, Toya ne m’en avait jamais parlé, continua Kaho.

Le match reprit, et c’était à nouveau à Sakura de servir.

Cette fois-ci, elle commençait à fond. Elle savait qu’elle et Toya étaient tous les deux fatigués, que l’enjeu était fort dans cette dernière manche, et qu’il fallait en découdre le plus rapidement possible. Plus aucun ace ne passait, les services étaient plus lents et les joueurs déterminés à ne laisser passer aucune balle. Les jeux étaient très serrés, il y avait souvent des égalités, et ils se finissaient souvent par des 40A suivis de prises d’avantages. 45 minutes plus tard, le score était encore à égalité.

– Jeu Toya, nouvelle égalité, 5-5.

A ce stade de la partie, si un joueur remportait les deux prochains jeux, il gagnait le match.

– Sakura va gagner, dit Tomoyo sur le banc des spectateurs.

– Malheureusement pour Toya, je pense que tu as raison, répondit Kaho.

– Pourtant le match est très serré, avec de nombreuses égalités, qu’est-ce qui vous faire dire ça ?

– Regarde maman, répondit Tomoyo en sortant son téléphone. Les statistiques de Sakura sont bien meilleures que celles de Toya. Les caméras que j’ai fait installer filment et analysent tout en direct et produisent des statistiques sur les joueurs. Sakura est clairement en tête. Elle a fait moins de fautes que Toya, elle a plus de réussite aux services, sur le total elle a marqué plus de points que lui. C’est encore plus flagrant en ce début de set. Toya n’a été en tête qu’une seule fois quand il y avait 1-2, alors que Sakura était en tête 5 fois. En gros, il s’est contenté d’égaliser ou de réduire l’écart.

– Maman va gagner alors ?

– Oui je pense.

Alors qu’elles continuaient à discuter, Sakura venait de reprendre la tête avec un score de 6-5. Si elle remportait le prochain jeu, le match prendrait fin et c’était gagné pour elle. Dans le cas contraire, ils seraient à égalité 6-6. Habituellement, c’est un jeu décisif, le tie-break, qui commence. Les points sont alors comptés un par un. Le premier joueur arrivant à sept points avec deux points d’écart remporte le jeu et donc le set. Mais Fujitaka avait annoncé en début de match que le dernier set ne comporterait pas de tie-break. Dans ce cas, les jeux continuent à se dérouler normalement, et c’est le premier joueur avec deux jeux d’avance qui remporte le set, et donc le match. Le record de toute l’histoire était un match se terminant sur un 70-68 lors du cinquième set qui a duré plus de huit heures.

Le temps que Tomoyo raconte l’anecdote, Toya venait de gagner le set lui permettant d’atteindre l’égalité.

Il semble qu’il voulait faire mentir les statistiques de Tomoyo puisqu’il remporta aussi le jeu suivant. Avec un score de 6-7, c’était Sakura qui était désormais en difficulté, d’autant plus que c’était à Toya de servir pour le match.

Sakura ne se laissait pas faire et remporta le set suivant, créant à nouveau l’égalité.

Après 3h45 de match, Toya et Sakura n’arrivaient toujours pas à se départager, et le score était désormais de 10-10.

– Nouvelle égalité 10-10. Désolé, les enfants, dit Fujitaka en abandonnant un peu son rôle d’arbitre, mais là c’est vraiment long. Vous êtes sûr que vous voulez continuer comme ça ?

– Je n’abandonne pas, répondit Sakura, je tiens à gagner.

– Pareil pour moi, répondit Toya.

– Il se fait tard, la nuit est en train de tomber, et vous semblez épuisés. Le match ne peut pas continuer. Je vous propose deux solutions. Soit on instaure le tie-break maintenant, soit le match est suspendu et vous reprendrez demain.

– On continue demain, répondirent ensemble Sakura et Toya.

– Le match est suspendu, annonça Fujitaka. Les joueurs vont prendre une bonne nuit de sommeil, et le match reprendra demain à 9h. Soyez sur le terrain à 8h30.

Les joueurs repartirent du terrain, épuisés, direction la douche avant un repos bien mérité. Suivis de peu par les spectateurs, les juges de lignes et ramasseuses de balles. Dans la maison, le repas était déjà servi. C’étaient les assistantes de Sonomi qui avaient préparé le repas pendant que le match se poursuivait.

– Je vous l’avais dit, j’avais tout prévu, riait Tomoyo.

A la sortie de la douche, d’autres assistantes attendaient Sakura et Toya pour un massage réparateur. Ils étaient tellement épuisés par cette journée qu’ils partirent se coucher directement après avoir mangé.

Pendant qu’ils dormaient, le reste de la famille profitait de la soirée. Tomoyo aurait bien voulu aller faire un plongeon dans la piscine, mais le temps commençait à se rafraîchir, l’été n’était pas encore là.

Tomoyo mit au lit Azusa, renforçant ainsi sa position de « deuxième maman », lui faisant promettre de ne pas aller réveiller Sakura. Elle avait besoin de récupérer.

Réveil matinal

La journée venait à peine de commencer, et Sakura était déjà debout. A 6h du matin, tout le monde dormait encore, sauf elle qui avait préféré opter pour un réveil matinal et dynamique afin de se préparer au match, plutôt qu’une grasse matinée.

Elle avait déjà prévu tout son programme d’avant match. Pour commencer, quelques longueurs dans la piscine, elle prévoyait ensuite de faire un footing dans le jardin, avant de préparer le petit déjeuner pour toute la famille, et de manger en compagnie de Tomoyo et Azusa sur leur terrasse.

Après avoir pris une serviette de bain, elle se dirigea vers la piscine. A sa grande surprise, quelqu’un était déjà dedans en train de faire des longueurs. « Toya a eu la même idée que moi ? » pensa-t-elle. Ce n’est pas Toya qu’elle trouva dans la piscine, mais sa compagne qui était bien matinale.

– Bonjour mademoiselle Mizuki, je ne pensais pas vous trouver ici.

– Bonjour mademoiselle Kinomoto, lui répondit-elle pour se moquer.

– Pardon, bonjour Kaho, c’est une vieille habitude dont je vais avoir du mal à me débarrasser.

– Pas si vieille que ça, quand même ?

– Ah non, désolée, ce n’est pas ce que je voulais dire.

– Je plaisante Sakura, j’ai bien compris ce que tu voulais dire. Le temps où j’étais ta professeure de mathématiques est loin. J’étais persuadée qu’on finirait par se revoir. Mais à cette époque, je ne pensais pas que ça serait dans ses conditions, j’avais l’impression que Toya était amoureux de quelqu’un d’autre et qu’on ne finirait pas ensemble.

– Les conditions dont vous parlez, ce sont les cartes de Clow, c’est ça ?

– Je savais que quelque chose nous reliait, mais je ne savais pas encore que c’étaient les cartes.

– Vous ne m’avez toujours pas dit comment vous avez après l’existence des cartes, quel lien vous avez avec elles, et comment vous savez que je dois les réunir.

– C’est vrai, mais je t’ai dit que les réponses arriveraient en temps et en heure. Soit patiente. D’ailleurs, je crois que tu en as capturé une nouvelle ?

– Oui, comment l’avez-vous su ?

– Je l’ai ressenti, j’ai su qu’une nouvelle carte était en possession.

– Vous pouvez ressentir les cartes ? demanda Sakura intriguée.

– Oui c’est assez facile pour moi. Tu dois le savoir, les cartes sont une forme de magie créée par Clow Read. Chacune des cartes contient une partie de cette magie. Il se trouve que depuis toujours j’ai un lien particulier avec la magie. Je la ressens, et à certaines occasions je peux la manipuler, évidemment je n’ai pas le talent de Clow Read, mais elle fait partie de moi. Sans rentrer dans les détails, les cartes sont divisées en deux catégories. Les cartes liées au soleil, et celles liées à la lune. Ma magie est une forme particulière de magie lunaire, dont la carte Fly fait partie. Pour toutes ces cartes, sache que tu pourras compter sur moi.

– Et pour les autres ?

– Sakura, tu es une fille intelligente, tu dois bien savoir.

– Kérobéro ? Sa magie est solaire ?

– Oui c’est ça, et il te sera d’une grande aide une fois qu’il aura récupéré ses pouvoirs.

– Vous êtes comme lui alors ?

– Non, pas vraiment. Kérobéro est un être créé par Clow pour protéger les cartes et guider la Card Captor. Moi je suis une vraie personne, j’ai juste… un don pour la magie. Et je me suis beaucoup intéressé à Clow Read. Tu es la sœur de Toya, donc moi aussi je ferais tout pour t’aider et te protéger.

Après une petite pause, Kaho continua.

– Tu dois comprendre, Sakura, que toutes tes actions ont un sens, rien n’est laissé au hasard. La raison pour laquelle nous sommes réunis ici ce week-end, la raison pour laquelle tu t’es levée si tôt, et la raison pour laquelle tu as gardé la clé autour de ton cou.

– Il y a une carte ici ? demanda Sakura en serrant son pendentif.

– Tu vois, toi aussi tu commences à les ressentir. C’est une carte qui puise sa magie dans la lune, je peux te l’assurer. Mais elle n’est pas très offensive, elle aime juste… faire quelques bêtises.

– Je crois savoir où elle est, répondit Sakura en sortant de la piscine, sa serviette sur ses épaules.

Elle se dirigea alors vers le court de tennis, suivie de près par Kaho. Les mauvaises herbes avaient repoussé et le terrain était dans le même état qu’hier matin.

– C’est une carte qui a fait ça ? demanda Sakura en entrant sur le terrain.

– Ou alors c’est que quelqu’un a beaucoup arrosé le terrain pendant la nuit, répondit Kaho en riant.

– Clé du sceau sacré, je te somme d’apparaître. Moi, Sakura, chasseuse de cartes, je te l’ordonne, libère ta puissance !

Comme attendu, son pendentif s’était changé en sceptre, mais évidemment il en fallait plus pour capturer la carte.

– Carte créée par Clow, révèle-moi ta présence. Moi, Sakura, chasseuse de cartes, je te l’ordonne !

Rien ne se passait, il fallait trouver autre chose.

– Cette carte est inoffensive, mais elle ne se laissera pas attraper ainsi, lui dit Kaho pour la conseiller.

En levant son sceptre, Sakura cria « Cartes de Clow, par notre lien, venez à moi ! ». Kaho était perplexe, Sakura venait de réciter une formule qui n’existait dans aucun livre, que Clow lui-même n’avait probablement jamais utilisé. La Sakura de la piscine était totalement transformée et montrait une assurance qu’elle ne soupçonnait pas. Et cette dernière formule fonctionnait. Depuis la terrasse qui menait à la chambre de Sakura, deux cartes s’étaient envolées et venaient de se placer dans sa main. « Fly, Glow, laquelle vais-je utiliser ? » se demanda-t-elle. Elle lança alors Glow devant elle « Carte créée par Clow, confère-moi tes pouvoirs, moi Sakura, je te l’ordonne ! ». Des étoiles jaillirent alors de la carte et entourèrent Sakura. Elle s’adressa à elle d’une voix douce et bienveillante « Lorsqu’on s’est rencontré au parc Yoyogi, tu avais pris l’apparence d’une petite fille. Je crois qu’il y a une autre petite fille qui aimerait jouer avec toi ici. ». Les étoiles se changèrent en fillette, qui se dirigea vers la chaise d’arbitre. A ce moment, les lianes qui l’entouraient prirent elles aussi la forme d’une petite fille qui descendit de la chaise. Elles se donnèrent la main et se dirigèrent toutes deux vers Sakura.

– C’est toi alors qui as fait tout ça ? Tu dois comprendre que je ne peux pas te laisser faire. Je vais devoir te capturer, mais ne t’inquiète pas, tout ira bien. Je te promets de te faire sortir de temps en temps. Peut-être qu’un jour tu pourras jouer avec ma fille ?

La carte souriait. Glow la lâcha, lui fit au revoir de la main, et se dispersa en explosion d’étoiles, pour retourner à sa forme d’origine. Par mimétisme, l’autre carte reproduit le même signe.

– Carte de Clow, reprend ta forme originelle, je te l’ordonne !

Toutes les lianes et mauvaises herbes se rétractèrent et furent aspirées par une carte qui était en train de se former sous les yeux de Sakura.

– Wood, merci de m’avoir menée ici.

– Sakura, je suis fière de toi, tu étais épatante. Tu n’as presque pas eu besoin de moi.

– C’est quand même vous qui m’avez dit qu’une carte était dans les parages.

– Je t’ai juste indiqué qu’il fallait que tu sois à l’écoute de ton pouvoir, et tu as fait le reste.

Elles repartirent toutes les deux en direction de la maison. Sakura venait de capturer une nouvelle carte. Mais ce qu’elle n’avait pas remarqué, c’est que dès leur arrivée sur le terrain, les caméras qui avaient été installées hier s’étaient déclenchées et avaient filmé toute la scène. C’est Tomoyo qui allait être contente.

Petit déjeuner en famille

Sa mission accomplie, elles retournèrent toutes deux dans la maison pour préparer le petit déjeuner à tout le monde. Il n’y avait aucun bruit, visiblement tout le monde était encore couché.

Mais une fois arrivées dans la cuisine, elles comprirent rapidement que les assistantes de Sonomi s’étaient déjà occupées de tout. Elles avaient préparé un petit déjeuner européen : pancakes, pains, confitures, jus d’orange, céréales, lait. Autant de sucre, Kéro aurait adoré.

A 7h30, Sakura décida de monter dans sa chambre avec un plateau pour réveiller et prendre le petit déjeuner sur la terrasse avec Tomoyo et Azusa.

Quand elle entra dans la chambre de sa fille, elle eut la surprise de trouver Tomoyo dans le lit en train de lire un livre, pendant qu’Azusa dormait sur ses genoux.

– Elle s’est levée il y a une heure, elle te cherchait, mais comme tu n’étais pas dans ta chambre, elle a insisté pour que je la rejoigne et que je lui lise une histoire, chuchota Tomoyo. Alice au pays des merveilles, il était dans tes bagages.

– Oui, on l’a commencé il y a un moment, mais toujours pas fini, on traine un peu.

– A la vitesse où elle s’endort, ça ne m’étonne pas que ça prenne du temps.

– Je venais vous réveiller pour prendre le petit déjeuner. Je dois être sur le terrain pour 8h30.

– Tu me parais détendue, Sakura, beaucoup plus qu’hier en tout cas. Tout va bien ?

– Oui, tout va pour le mieux. Je viens de vivre un moment… magique, répondit-elle en mettant la main sur son pendentif.

– Je vois, dommage que je n’étais pas là pour tout voir. C’était surprenant quand je t’ai vu faire ça pour la première fois.

Bien qu’elles parlèrent à voix basse, Azusa ouvrit les yeux, réveillée par leur discussion.

– Maman, tu es revenue.

– Mais oui ma chérie, je n’étais pas très loin. Un petit entrainement matinal, et je vous ai apporté le petit déjeuner.

– Wahou, tu as tout préparé, ma petite Sakura ?

– Euh non, tu remercieras les assistantes de ta mère pour ça.

– C’est déjà fait, je t’ai déjà dit Sakura, j’avais tout prévu.

Toutes les trois se dirigèrent vers la terrasse, le temps était magnifique pour manger dehors. A défaut d’avoir préparé elle-même le petit déjeuner, Sakura étala la confiture sur les pancakes pour sa fille. Elles riaient toutes les trois, discutaient de ce qu’elles allaient bien pouvoir faire ensuite, persuadées que Sakura allait gagner son match. Un vrai moment de bonheur. Alors que Tomoyo essuyait la confiture sur le nez d’Azusa, elle eut un sentiment de déjà-vu. Elle savait qu’un déjà-vu n’exprimait en rien un souvenir passé, mais ne put s’empêcher pendant quelques secondes de se demander si elle avait déjà vécu cette scène, avant de balayer l’idée de son esprit. Elle vivait le moment présent. Elle ne voyait pas le temps passer.

– Déjà 8h15 ! Je vais m’habiller, finissez de manger et on redescend.

Quelques minutes plus tard, Sakura était de retour sur la terrasse. Elle était toujours aussi mignonne dans son uniforme de tennis.

– Tu peux attacher mes cheveux comme hier, s’il te plait Tomoyo ?

– Bien sûr ma petite Sakura. Il faudra que tu penses à changer de chouchou, celui-ci commence à s’abimer.

En sortant de la chambre, elle croisa Toya dans le couloir.

– Salut grand frère, prêt à t’amuser ?

– Euh… oui, répondit Toya, surpris des mots de sa sœur.

Contrairement au jour précédent, elle ne lui avait pas lancé de défi, elle ne lui avait pas dit qu’elle allait gagner, elle voulait juste s’amuser.

Reprise du match

Quand ils arrivèrent sur le terrain de tennis, Fujitaka était déjà installé sur sa chaise d’arbitre. Après une dizaine de minutes d’échauffement, il lança le match.

– Etes-vous prêt, les enfants ? Le score était de 4-6, 7-5 et 10-10 dans le dernier set qui se joue donc sans tie-break. Dès qu’un joueur aura deux jeux d’avance, il sera déclaré vainqueur. C’est à Sakura de servir.

Sur le banc des spectateurs, tout le monde était à nouveau réuni, prêt pour cette ultime confrontation. Tomoyo, qui venait de rappeler que le record était 68-70, se demandait s’il serait battu aujourd’hui. Les caméras étaient toujours en place, et les assistantes avaient repris leurs rôles de juges de lignes et de ramasseuses de balles.

Les deux joueurs étaient encore meilleurs qu’hier, probablement grâce à une bonne nuit de sommeil. Sakura n’avait plus la même rage de vaincre qu’hier, mais elle était malgré tout encore plus impressionnante. Ses services étaient puissants, les balles étaient précises, elle jouait à l’instinct sans se poser de question. Elle savait quoi faire. Durant ce premier jeu, gagné par Sakura, Toya marqua deux points.

– 11-10, service Toya.

C’était à lui de servir, et c’était l’occasion parfaite pour égaliser.

Les échanges étaient beaucoup plus longs dans ce nouveau jeu, avec un avantage pour Toya qui avait pris la tête plus souvent que Sakura. Il redoublait d’efforts, car il savait que s’il perdait ce jeu, il perdait aussi le match. Mais si proche de la victoire, Sakura était elle aussi déterminée à donner le maximum d’elle-même. Fujitaka annonça pour la troisième fois « 40A », une situation stressante pour les deux joueurs.

Avec un ace impressionnant, Toya reprit la tête et avait une nouvelle balle d’égalisation, pour la troisième fois du jeu. Sakura prit une grande inspiration et renvoya cette balle facilement, Toya n’eut pas non plus de difficulté. L’échange était à l’image de ce jeu, il durait un peu trop longtemps. Pour accélérer l’issue du match, Toya envoya une balle courte, il était sûr que Sakura ne pourrait pas la rattraper. Cet instant fut le moment décisif du match. Sakura ne voulait pas perdre, elle ne pouvait pas perdre. Guidée par l’énergie du désespoir, elle plongea pour l’atteindre, elle tentait le tout pour le tout, soit ça passait, soit le match repartait pour deux jeux minimum. Dans une trajectoire improbable, la balle passa le filet et tomba près de Toya qui semblait figé.

Sakura, étendue au sol, venait à nouveau d’égaliser. Pendant sa chute, ses cheveux s’étaient détachés.

– Ca va Sakura, rien de cassé ? lui demanda son père.

– Non c’est bon, je ne me suis pas fait mal. Ah mince, mon chouchou est cassé.

Alors qu’elle retournait à sa place au fond du court, Toya, toujours immobile, la fixait.

– 40A, service Toya, annonça Fujitaka pour lui faire reprendre ses esprits.

Alors qu’il retournait à sa place, Sakura était en train d’essayer de rattacher ses cheveux avec un chouchou de remplacement que venait de lui apporter Tomoyo.

Toya lança la balle dans les airs, mais malheureusement elle tomba juste derrière la ligne de fond de court

– FAUTE

Le deuxième service ne fut pas mieux, la balle toucha le filet et retomba de son côté. Sakura venait de prendre la tête pour la première fois du jeu, et n’était qu’à un point de la victoire.

Toya le savait désormais, il le sentait, il allait perdre le match. Mais il était hors de question qu’il perde sans combattre, sans donner le meilleur de lui-même, ce n’était pas dans sa mentalité, et il le devait pour Sakura, elle n’accepterait pas de gagner contre un adversaire qui baisse les bras.

Cette fois-ci, la balle atteignit son but mais Sakura la renvoya sans problème. Après quelques échanges, elle reprit le même coup que Toya deux jeux plus tôt, une balle courte juste derrière le filet. Toya courut vers la balle et plongea, malheureusement c’était trop court.

– Jeu, set et match, Sakura remporte la victoire sur un score de 4-6, 7-5, 12-10 après 4h02.

Jeu, set et match

Sakura laissa exploser sa joie. Elle tenait sa raquette en l’air comme elle tenait son sceptre ce matin. Tomoyo et Azusa coururent vers elle pour partager son bonheur. Toya, qui était en train de se relever, avait été rejoint par Kaho pour le réconforter. Il passa de l’autre côté du terrain pour aller à la rencontre de sa sœur et la féliciter.

– Bravo Sakura, tu as été exceptionnelle, tu mérites cette victoire.

– Merci grand frère, tu auras été un adversaire redoutable. A plusieurs moments, j’ai cru que la victoire m’échappait.

– Sakura… pas la peine de me ménager.

– Bon c’est vrai, à part lors de ta remontée lors du premier set, j’ai toujours su que j’allais gagner. Je le sentais au fond de moi.

– Mon amour propre en prend un coup, mais je préfère la franchise.

– Bravo les enfants, je suis fier de vous, c’était un beau match, plein de suspense. En plus, malgré la compétition, vous avez su rester correct l’un envers l’autre, sans dispute.

– Ne te réjouit pas trop vite papa, ça va revenir, tôt ou tard elle va redevenir la petite fille insupportable qu’on connait.

– Et Toya va continuer à m’embêter, répondit Sakura. C’est sa manière à lui d’exprimer son affection.

Cette extension de match n’aura finalement duré que dix-sept minutes. Une poussière par rapport au reste, joué la veille. La matinée ne faisait que commencer, il restait du temps pour s’amuser.

– Tu viens Azusa, on va faire un tour à la piscine, on n’a pas encore eu l’occasion d’en profiter.

– Mais maman, je ne sais pas nager.

– Ca sera l’occasion de commencer, je vais t’apprendre.

La mère et la fille partirent en direction de la maison pour se changer avant d’aller à la piscine, suivi de près par les autres. Seuls Toya et Fujitaka restaient sur le terrain.

– J’ai une question à te poser, mon fils. As-tu laissé gagner Sakura ?

– Pas du tout, j’ai donné tout ce que j’avais, je voulais gagner, elle n’aurait pas accepté ça.

– Alors pourquoi as-tu laissé passer cette balle lorsque tu étais en tête ?

– J’ai vu maman…

– Tu as retrouvé tes pouvoirs Toya ? Ca faisait pourtant longtemps que tu ne l’avais pas vu.

– Non, pas vu comme ça, ce n’était pas la même chose. Lorsque Sakura s’est jetée pour rattraper ma balle courte, ses cheveux se sont détachés, ils volaient, c’est à ce moment que je l’ai vu, en elle. Sakura ressemblait à maman, elle était comme dans mes souvenirs lorsque je n’étais qu’un enfant. Belle…

– …comme un ange tombé du ciel, compléta Fujitaka. Je l’ai vu aussi. La ressemblance est frappante, c’en est presque troublant. Sonomi me l’a souvent dit, Sakura est la réplique de Nadeshiko. Ce qui était déjà vrai il y a quinze ans l’est encore plus aujourd’hui.

– Et Azusa prend la même direction, elle ressemble à Sakura à son âge.

– Votre mère aurait été heureuse de vous voir jouer comme ça aujourd’hui, je suis sûr que de là où elle est, elle a suivi le match avec une grande attention.

Le reste de la journée se déroula sans évènement particulier, dans la joie et la bonne humeur. Après un moment de détente dans la piscine et au soleil vint le repas du midi avec un grand barbecue. L’après-midi, tout le monde était de retour sur le court de tennis pour échanger quelques balles, sauf Sakura et Toya qui, ayant déjà beaucoup joué, préféraient laisser la place aux autres. Azusa était encore trop petite pour vraiment jouer au tennis, mais elle se débrouillait plutôt bien pour son âge. « Quand Toya et Kaho auront des enfants, ils pourront jouer ensemble », se disait Sakura.

Souvenirs de famille

Il était bientôt l’heure de repartir, elle retourna dans sa chambre pour ranger ses affaires et celles de sa fille. En plein rangement, quelqu’un frappa à la porte, c’était Sonomi.

– Ma petite Sakura, j’ai un cadeau pour toi, dit-elle en tenant un carton dans les mains.

– Ah oui ? Merci.

– Tiens, ce sont des souvenirs de mon grand-père. J’ai trouvé ça dans le grenier tout à l’heure. Il y avait ton nom dessus, il voulait probablement que ça te revienne.

C’était une boite de la taille d’une boite à chaussure, et après ouverture, Sakura vit que c’était réellement une boite à chaussure. Mais à l’intérieur, des cartes postales, plein de photos, plus ou moins récentes, où on pouvait voir Nadeshiko en compagnie de son grand-père ou de Sonomi, mais aussi des photos d’elle-même. Il y avait aussi, deux petits livres. Sur l’un d’eux était écrit Masaki, et sur l’autre Nadeshiko. En les ouvrant, Sakura comprit ce que c’était.

– Mais… ce sont leurs journaux intimes. Je ne peux pas les garder, ni les lire, c’est trop personnel.

– Ton nom était sur cette boite Sakura, s’il a décidé de te les donner, c’est qu’il est d’accord pour que tu les lises. Peut-être que tu apprendras des choses sur ta mère. Mais si tu n’es pas à l’aise avec ça, tu n’es pas obligée de les lire.

– Merci beaucoup. Je ne sais pas si je vais lire les journaux intimes maintenant, mais en tout cas je vais regarder les photos, et j’en encadrerai probablement certaines.

– Fais comme tu veux ma petite Sakura, dit-elle sur le pas de la porte, prête à sortir. Tu ressembles de plus en plus à Nadeshiko.

Sakura rougit, contente et gênée à la fois qu’on la compare à sa mère.

La journée se terminait, les affaires rangées dans les valises, il était maintenant l’heure du départ.

Pour le retour, Sakura rentrait avec son père, direction leur maison, Toya et Kaho rentraient avec Tomoyo et Sonomi qui allaient les déposer sur le chemin du retour.

Juste avant de partir, une des assistantes de Sonomi qui était restée sur place prit le groupe en photo pour garder un souvenir de ce week-end mémorable.

Après de longs au revoir, les voitures prirent le chemin du retour.

– Dis maman, on pourra revoir Tomoyo ? Je l’aime beaucoup, elle est trop marrante.

– Oui, bien sûr ma chérie, moi aussi je l’aime beaucoup, c’est ma meilleure amie.

– Il y a quoi dans la boite ?

– Ah ça, c’est un trésor très précieux, ce sont des photos de ta grand-mère quand elle était jeune. Je vais en mettre quelques-unes dans la maison, comme ça, elle sera toujours avec nous.

– Tu as raison, Sakura, c’est une très bonne idée, répondit Fujitaka. Tu sais, même après ton départ et celui de Toya, j’ai continué à changer sa photo tous les jours dans la cuisine. Ca sera bien d’en avoir de nouvelles.

Home sweet home

Une fois qu’ils furent arrivés à destination, Fujitaka fit réchauffer quelques restes du barbecue pour le repas du soir. Il y en avait vraiment beaucoup, « probablement même pour Kéro ! » pensa Sakura. Il faut croire que Tomoyo avait vraiment tout prévu.

Après le repas, elle monta pour aller coucher Azusa. Elle dit bonne nuit à son père, ainsi qu’à la photo de sa mère, puis remonta dans sa chambre.

Elle raconta son week-end à Kéro pendant qu’il mangeait une brochette qu’il restait de ce midi. Alors qu’elle allait commencer la partie qui l’intéressait le plus, la capture de Wood, elle reçut un message de Tomoyo avec une pièce jointe. Le message indiquait « j’ai tout vu » et la pièce jointe était une vidéo intitulée « mapetitesakuracaptureunecarte.mp4 ».

– Woé !

– Qu’est-ce qu’il y a ? lui demanda Kéro.

– Regarde, j’avais complètement oublié, mais Tomoyo avait installé des caméras sur le terrain de tennis pour filmer le match. Quand ce matin j’ai capturé la carte, tout a été filmé.

– Ah ouais, mais c’est génial, elle assure ta copine, je vais pouvoir tout voir comme si j’y étais.

La vidéo continuait.

– Hé pas mal, tu as réussi à faire venir les cartes, toi aussi tu assures Sakura.

– Merci, répondit-elle un peu gênée.

– Alors c’est elle mademoiselle Mizuki ? La femme à côté de toi ?

– Oui c’est elle. Elle m’a encore aidé, c’est elle qui m’a dit qu’une carte était dans la propriété. Sans elle, je serais passé à côté.

– C’est vraiment bizarre qu’elle puisse détecter les cartes, il faudra que je la rencontre.

– Elle m’a dit qu’elle tirait son pouvoir de la lune, et que c’est pour ça qu’elle avait pu détecter Wood.

– La lune tu dis ? C’est logique, Wood est une carte lunaire. Mais ça reste quand même bizarre, je ne pensais pas trouver ici d’autres personnes avec des pouvoirs. Fais attention quand même, on ne sait pas quelles sont ses intentions.

– Tu te méfies trop, Kéro. Elle m’a donné une carte, elle m’a aidé à en attraper une autre, je pense qu’on peut lui faire confiance.

– Tu es la Card Captor, ton intuition est probablement la bonne. Tu lui fais confiance, mais moi je vais continuer à me méfier, tant que je ne sais pas qui elle est réellement. En tout cas, bravo pour cette nouvelle carte. Et merci pour les brochettes.

– De rien, gros gourmand.

Sakura se leva et se dirigea vers son étagère sur laquelle elle déposa la boite de souvenirs de son arrière-grand-père. Puis elle s’installa à son bureau et sortit un petit carnet d’un tiroir. Sur la couverture, elle écrivit « Sakura », puis commença à écrire son récit de la journée.

Pendant ce temps, Kéro regardait à nouveau la vidéo, en faisant des pauses sur les moments où apparaissait Kaho Mizuki. Il réfléchissait « Une mystérieuse personne qui tire ses pouvoirs de la lune. Serait-ce… Yué ? ».


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